Editeur : Editions Flammarion
Genre : Littérature française
Parution : 28 Février 2018 - 284 pages
Ma note : 💗
Enaid, une écrivaine trentenaire, vit une rupture amoureuse alors qu'elle se trouve en pleine promotion pour la sortie de son livre à Gdarsk en Pologne.
Après avoir décrit cette rupture et son sentiment d'abandon, elle fait un bond dans le temps et revient sur sa jeunesse. Enaid parle de ce ressenti qu'elle éprouve depuis toujours, celui de n'avoir jamais été aimée. Avec une mère danseuse de cabaret, déchue de l'autorité parentale, un père absent, démissionnaire, des grands-parents adoptifs, sa vie bascule à l'âge de trois ans. En passant par Paris et Biarritz, en traversant l'Espagne, l'Italie et l'Egypte, Enaid parle des drames de son existence, de ses blessures et de sa reconstruction.
"On peut se laisser choir ou faire le saut de l'ange. Etre boiteux ou devenir un flamant rose. Sur ses jambes fragiles, tenir en équilibre avec grâce par le pouvoir de l'esprit."
Mon ressenti :
Dans cette histoire que l'on devine autobiographique, Diane Ducret, dont le prénom écrit à l'envers forme celui de son héroïne Enaid, retrace des moments douloureux de son existence et des fêlures qui l'ont finalement construites.
Enaid a été élevée par des grands-parents bienveillants grâce auxquels elle a toujours su garder le cap. Yvette, sa grand-mère, pieuse et soucieuse de son éducation, surveillait assidûment ses fréquentations. Celle-ci a vécu la période de la puberté de manière catastrophique. Enaid a grandi trop vite, elle est devenu coquette, son corps s'est transformé et il fallait absolument éviter tout contact avec les garçons. Il a fallu lui trouver des activités qui l'accaparaient durant tout son temps libre et c'est ainsi qu'elle a pratiqué la danse classique, le piano puis l'équitation. Une blessure non soignée suite à une chute à cheval lui a fissuré la cheville, depuis elle boîte. Après les bêtises de l'adolescence, les mauvaises rencontres, un parcours semé d’embûches, Enaid s'est toujours relevée même sur une seule patte, comme le flamant rose, la tête haute.
Le récit est raconté avec sensibilité et humour selon les situations et les événements dramatiques qui l'ont marquée. Diane Ducret évoque l'abandon, l'adoption mais aussi l'homosexualité, la maladie, les violences conjugales et le handicap avec des comparaisons métaphoriques étonnantes faisant toute la force de ce roman.
Les thèmes sont forts, les événement sont tristes mais la plume de l'auteure en fait une lecture absolument magnifique. Le ton léger et l'écriture incisive tellement belle ont provoqué chez moi beaucoup d'émotions.
Ce roman est mon deuxième coup de cœur de l'année. Je remercie sincèrement les Éditions Flammarion et Babelio pour cette decouverte.
"Il m'a toujours manqué quelqu'un, au plus profond de moi, jusqu'au jour où j'ai décidé de ne plus attendre personne."
L'auteur :
Diane Ducret est une romancière née en 1982 à Anderlecht en Belgique. Elle passe son enfance au pays basque, suit des études à Rome et obtient une maîtrise d'histoire de la philosophie à l'université de la Sorbonne à Paris, puis un DEA et un magistère de philosophie contemporaine à l'Ecole normale supérieure. Elle travaille à France 3 pour la rédaction de documentaire pour l'émission "Des racines et des ailes", a été animatrice sur la chaîne "Histoire" et intervient sur diverses chaînes télévisées. Elle commence à publier ses livres en 2011.
Bibliographie :
- "Femmes de Dictateur" (tome 1 en 2011 et tome 2 en 2012)
- "Corpus Equi" (2013)
- "La Chair interdite" (2013)
- "Les derniers jours des dictateurs" (2014)
- "L'homme idéal existe : il est québécois" (2015)
- "Lady Scarface" (2016)
- "Les indésirables" (2017)
- "La meilleure façon de marcher est celle du flamant rose" (2018)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire