28 septembre 2024

Wunderland, Pauline Clavière

Auteur : Pauline Clavière

Editeur : Editions Albin Michel

Genre : Littérature française, contemporaine

Parution : 21 Août 2024   -   384 pages



Ma note :
⭐⭐⭐⭐


“J'écris pour ma mère, cette sorcière.

Celle qu'elle a toujours cru être. Femme balancée dans les eaux glacées les pieds lestés, conspuée par une meute haineuse il y a des siècles. Mille ans peut-être. 

Mille ans qu'à travers ses nombreuses vies, qu’elle n'a jamais oubliées. Elle dit que l'on oublie pas la violence. A cause de cela, elle ne va jamais où elle n'a pas pied.”

1977, dans un village du Cantal au lieu-dit, deux jeunes allemandes débarquent le soir de la fête nationale. Elles s'appellent Brunhilde et Mariella. Elles ne sont ni en vacances, ni de passage. Elles souhaitent s'installer là au cœur de la région, dans ce petit village isolé, loin de tout, comprenant peu d'habitants. Une vieille bâtisse correspond à leur attente, elles sont sous le charme et y posent rapidement leurs valises.

Mais au village, leur présence interroge, fascine, inquiète et dérange. Qui sont-elles ? Que veulent-elles ?


À partir d'un séjour à la campagne et d'une histoire que lui a raconté sa mère, Pauline Clavière ressent le besoin de mener son enquête et de raconter l'histoire de ces deux femmes. Pour cela, elle rencontre les villageois, pose des questions, réunit les témoignages et petit à petit remonte le fil de l'histoire de ces deux femmes dans une région qui semble hors du temps. 


La commune que l'on ne nomme pas, le “lieu-dit”, se situe en montagne, dans un milieu rural. C'est un personnage à part entière qui semble détenir des secrets que personne ne souhaite dévoiler.


Le texte est découpé en laissant la parole à différents protagonistes qui, malgré les silences et les appréhensions, racontent successivement les souvenirs, l'arrivée des deux allemandes et les raisons obscures de leur arrivée.


Tout au long de ses recherches, l'autrice parle aussi de sa famille, de sa mère qui a grandi dans ce village, mais aussi de son grand-père, prisonnier du STO en Allemagne.


Entre l'insouciance de la fin des années 1970 avec l'arrivée de deux allemandes aux allures un peu bohème dans une communauté paysanne reculée et l'année 1945 lors du conflit et de l’occupation, Pauline Clavière nous raconte ce “Wunderland” aux sons d'une playlist que l'on trouve en fin d'ouvrage pour une immersion totale. 

Une lecture que j'ai adorée.


“Ses visiteuses, en entrant dans leur village, ont apporté avec elle un peu du désastre et de la magie du monde.”




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