24 janvier 2023

Ce n'était que la peste - Ludmila Oulitskaïa

 Auteur : Ludmila Oulitskaïa

Editeur : Editions Folio

Genre : Littérature russe

Parution : 19 Janvier 2023   -   133 pages



Ma note :
⭐⭐⭐⭐⭐


1939, Saratov en Russie. Rudolf Ivanovitch Mayer est chercheur à l'Institut de Recherches sur la peste. Il travaille seul, dans une chambre isolée avec toutes les précautions qui s'imposent. Alors qu'il étudie un prélèvement, il reçoit un appel téléphonique du gouvernement. On lui demande de se rendre à une conférence à Moscou dans quelques jours. C'est urgent. Les autorités souhaitent en savoir plus sur les résultats de son travail.
Rudolf prend alors le train dès le lendemain. Le voyage est long et dure toute une nuit en compagnie d'autres voyageurs.
Il se présente ensuite à la conférence, detaille ses travaux. Mais, dans les heures qui suivent, il tombe malade et doit être hospitalisé. C'est alors qu'on lui diagnostique la peste pulmonaire.
Tout va alors très vite. Les agents du régime sont informés sur le champ. Il faut stopper la propagation du virus sans délai et peu importe les conditions de mise en œuvre.

"Ce n'était que la peste" est un court roman écrit en 1988 par Ludmila Oulitskaïa. Cette histoire rappelle étrangement les événements de l'année 2020 lors de la propagation du virus du Coronavirus dans le monde.

De plus, il s'agit d'un fait réel qui s'est produit en Russie en 1939 et qui a été stoppée très vite après les efforts des services de sécurité du pays.
"Il s'agit sans doute du seul et unique cas dans toute son histoire où cette institution féroce et impitoyable a travaillé pour le bien de son peuple, et non dans le but de la terroriser et de l'anéantir."
Dans son texte, l'autrice parle non seulement du virus mais surtout donne un aperçu du régime totalitaire de Staline, habitué aux arrestations massives, à la déportation, à la manipulation et la violence. On suit alors les arrestations et leurs conditions de mise en œuvre, aux soumissions sans discussions, sans empathie ni états d'âme. Elle parle de la peur du régime, de l'angoisse, de l'attente, des non-dits et des menaces. Un roman qui fait écho à la situation actuelle en Russie.
"Je voulais souligner l'idée que la peste n'est pas le pire des fléaux pour l'humanité, car les épidémies sont des processus naturels qui ne touchent pas seulement les êtres humains, mais également les animaux. Tandis que les épidémies de terreur que l'on observe de temps à autre dans les communautés humaines, elles, sont des créations de l'homme, et la nature ne prend aucune part à ses calamités.
Une question se pose avec une acuité nouvelle : quel mal est le plus terrible - celui des cataclysmes naturels et des épidémies ou celui qui est généré par l'homme ?"

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