04 mars 2022

La route - Cormac McCarthy

 Auteur : Cormac McCarthy 

Editeur : Editions Points 

Genre : Littérature américaine,  fantastique,  apocalyptique 

Parution :   07 Janvier 2021  -   252 pages



Ma note :

⭐⭐⭐⭐⭐


"Les nuits obscures au-delà de l'obscur et les jours chaque jour plus gris que celui d'avant.  Comme l'assaut d'on ne sait quel glaucome froid assombrissant le monde sous sa taie. A chaque précieuse respiration sa main se soulevait et retombait doucement.  Il repoussa la bâche en plastique et se souleva dans les vêtements et les couvertures empuantis et regarda vers l'est en quête d'une lumière mais il n'y en avait pas. Dans le rêve dont il venait de s'éveiller il errait dans une caverne où l'enfant le guidait par la main. La lueur de leur lanterne miroitait sur les parois de calcite mouillées. Ils étaient là tous deux pareils aux vagabonds de la fable,  engloutis et perdus dans les entrailles d'une bête de granit."

Dans un monde sans nom,  l'apocalypse a eu lieu. La terre est brûlée,  recouverte de cendres et de corps calcinés.  Il n'y a presque plus d'humains,  ni d'animaux.  Les  survivants vivent cachés,  reclus. On ne les voit pas,  mais on sait qu'ils sont là,  quelque part.  Pendant ce temps,  un père et son fils parcourent les routes. Ils sont seuls, se cachent au moindre son. Ils marchent du matin au soir,  direction la Côte ouest où,  peut-être, un monde meilleur les attend. Mais rien n'est certain. Ils vont vers l'inconnu,  bravant les dangers.  Leurs seuls biens : un caddie dans lequel ils ont l'essentiel pour leur survie et une arme, avec une seule balle.

Qu'il pleuve, qu'il neige, qu'ils aient froid, ils avancent, tous les jours un peu plus. Leur crainte : rencontrer des êtres qui ne sont plus humains, ceux qui les sentent, les guettent. Ce sont des cannibales,  des sauvages. 

"La route" est un roman post-apocalyptique publié en 2006. Il a obtenu le prestigieux Prix Pulitzer en 2007 et a été adapté au cinéma en 2009. 

C'est l'histoire d'un père et de son fils en plein chaos. Tout est une question de survie, chaque jour est une victoire, chaque kilomètre gagné est une victoire. Ils n'ont pas de nom, on ne sait pas qui ils sont, d'où ils viennent, quelle était leur vie d'avant et ce qu'il s'est passé. On sait juste qu'ils sont là, tous les deux, et que quelque chose de dangereux et de malsain rôde. 

C'est un roman d'ambiance où on suit les deux personnages dans leur marche au milieu de la poussière, la peur au ventre. Il n'y a rien autour d'eux. Seul l'espoir d'un endroit meilleur les motive. Il y a du suspens, on a peur pour eux, on craint le pire, surtout pour l'enfant. Et s'il arrivait malheur au père, comment survivrait-il ? Alors pour passer le temps, ils discutent. Le père transmet, l'enfant écoute, mais pour combien de temps ?

"La route" est une très bonne lecture, angoissante, énervante. C'est l'histoire d'un père et de son fils, une histoire de protection, d'amour et de transmission.



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