10 février 2019

Dans la forêt - Jean Hegland

Auteur : Jean Hegland
Éditeur : Editions Gallmeister, Collection Nature Writing
Genre : Littérature américaine
Parution : 03 Janvier 2017   -   304 pages


Ma note :

Californie du Nord, à Redwood City.
Le monde que l'on connait aujourd'hui est en train de changer. L'essence se fait rare, il n'y a plus d'électricité, plus de confort, les magasins sont pillés. Il n'y a plus de travail. Les populations des villes sont démunies. 
Pendant ce temps, Nellie et Eva, deux sœurs, vivent en bordure de forêt dans la maison familiale. Alors que leurs parents sont morts, elles doivent survivre seules et isolées, dans un milieu hostile. Mais les dangers guettent. Les animaux et les pilleurs errent. 
Comment survivre loin de tout et se protéger de toute agression ?

Mon ressenti :

Avec une belle écriture, nous sommes embarqués dans un récit de "nature writing", le genre littéraire spécifique des éditions Gallmeister. Ce livre a été un énorme succès aux Etats-Unis lors de sa publication il y a presque vingt ans. L'environnement est au cœur de l'histoire, les personnages doivent (ré)apprendre à vivre dans les milieux naturels, s'adapter : une dure réalité pour les citadins habitués au confort moderne.

Eva et Nellie (Nell) sont deux sœurs très proches et solidaires. La première est passionnée de danse, la deuxième vit au milieu des livres et souhaitait, il y a peu de temps encore, entrer à Harvard. Mais le contexte met rapidement un terme à leurs rêves.
Nell est la narratrice. Elle écrit dans un carnet son quotidien, ses pensées et ses émotions. Elle évoque l'avant : les études, les sorties, les amis, les soirées à boire et à discuter, la vie familiale, la mort de leur mère et la tristesse de leur père.
Puis, l'après...
Les coupures d’électricité sont de plus en plus fréquentes. C'est alors le temps des feux de camps. La pénurie d'essence s'installe, il faut économiser le peu qu'il reste pour les déplacements urgents. On ne jette plus la nourriture, même périmée. On achète uniquement l'essentiel. Il y a de plus en plus de chômage et les grandes villes sombres dans l'anarchie. Les hôpitaux ferment, il n'y a plus de médecins. On ne fait plus face aux microbes, les maladies se développent. Sans médicaments, sans soins, le taux de mortalité explose. Les gens se confinent de plus en plus. D'autres partent ailleurs.
Dans leur maison au cœur de la forêt, Nell et Eva vivent avec ce que la nature leur offre, elles en reviennent aux sources.

Le contexte m'a fortement fait penser à "Station Eleven" d'Emily St-John, abordant un monde futur, apocalyptique, où le confort que nous connaissons actuellement, disparaît. Il faut survivre avec le minimum.

Jean Hegland écrit avec beaucoup de précision, tout en finesse. Les descriptions des lieux, de l'environnement et mêmes celles des traces laissées par les animaux dans la terre paraissent réelles. On se projette facilement dans l'histoire et on imagine sans mal le bruit des arbres, leur grandeur, l'odeur des plantes, le goût des fruits sauvages. J'ai senti le vent, ressenti les craintes de Nell et d'Eva, surtout celles qui surgissent lorsque la nuit tombe. Un roman envoûtant.

Une belle écriture, 
un contexte envoûtant, 
un livre que je recommande.

L'auteur :

Jean Hegland est une écrivaine américaine née en 1956 dans l'Etat de Washington. Elle étudie les arts libéraux à l'université de Washington et devient enseignante au milieu des années 1980.
Elle publie son premier ouvrage en 1991 suite à sa grossesse et à son expérience.
En 1996, elle termine l'écriture de son premier roman "In the forest" mais a beaucoup de difficultés à trouver une maison d'édition qui accepte son manuscrit. Cependant, une fois publié, le succès est immédiat. L'oeuvre est même adaptée au cinéma en 2015.
La traduction française du livre intervient seulement en 2015, soit presque vingt ans après son écriture. "Dans la forêt" est paru en France en 2017.
Jean Hegland a publié ensuite d'autres romans, non parus encore en France.

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