Editeur : Editions Calmann-Lévy - Collection "Noir"
Genre : Littérature française - Roman policier, thriller psychologique
Parution : 04 Septembre 2019 - 396 pages
Ma note :
L'histoire...
1949, en France, quelques mois après la guerre.
Suzanne, veuve, trouve un travail sur "l'île", ancien QG des allemands, au large de la Normandie. L'endroit a été racheté dans le but d'y installer un camps de vacances pour les enfants afin de leur réapprendre à vivre normalement après la guerre et à ne plus avoir peur du lendemain. Le rôle de Suzanne est d'animer et de surveiller une dizaine d'entre eux. La seule condition : vivre sur l'île pour toujours.
1986, en Normandie.
Sandrine, journaliste, apprend le décès de sa grand-mère, Suzanne. Elle ne l'a jamais vu, sa mère ayant mis un terme à leurs relations avant même sa naissance. Alors, lorsque le notaire lui indique qu'elle doit se rendre au domicile de son aïeule pour y récupérer ses affaires, elle n'est guère enchantée et espère boucler l'affaire en un ou deux jours. La maison se trouve sur une île isolée où ne vivent plus que quatre ou cinq habitants, tout au plus.
Profitant d'un départ de bateau, Sandrine s'y rend rapidement. A son arrivée, elle trouve l'île lugubre, hostile. Il n'y a pas de couleurs, tout est terne et brumeux. Pensant repartir vite, elle apprend qu'elle y est finalement coincée une semaine, jusqu'au prochain bateau. Décontenancée, elle passe le plus clair de son temps dans la seule auberge qui s'y trouve et fait connaissance avec le peu d'habitants, profitant d'en apprendre un peu plus sur sa grand-mère, une femme aimée et appréciée de tous.
Mais, elle se rend compte que quelque chose ne va pas. Personne ne veut ou ne peut quitter cette île.
Quelques jours plus tard, Sandrine est retrouvée en train d'errer sur une plage du continent. Un promeneur fait appel à la police, choqué. La jeune femme est recouverte de sang.
L'île et ses secrets...
L'auteur pose l'ambiance dès le départ. Cette île n'a pas de nom. Elle se trouve au large des côtes mais personne ne la connaît, et personne n'y met les pieds mis à part les marins qui y déposent des vivres une fois par semaine. Au départ, l'endroit était préservé pour les oiseaux. Pourtant, il n'y a aucun oiseau sur cette île, il n'y a rien, comme si le temps s'était arrêté durant la guerre. Tout est sombre, sauvage, silencieux. Le moindre bruit est suspect. Les habitants vivent comme en autarcie. Dès les premières lignes le lecteur ressent cette atmosphère pesante. Puis, il y a le secret, les enfants disparus. La peur qui rode à chaque instant.
Ce que j'en pense...
Le livre est divisé en trois parties. La première alterne entre le récit de Sandrine arrivée sur l'île, puis celui de Suzanne en 1949. Sandrine livre ses impressions, parle de ses rencontres. Suzanne décrit la guerre, le camp, les enfants et le drame. Beaucoup de mystères planent.
En deuxième partie, on retrouve Sandrine errant sur le continent. Elle est de retour mais nous ne savons ni comment, ni pourquoi. Elle est couverte de sang. Ce n'est pas le sien. Une enquête de police se met en place.
En dernière partie, on parle des "refuges", des éléments sont révélés, la confusion s'installe jusqu'à la dernière ligne.
J'ai trouvé le début de l'histoire assez classique : deux personnages, deux époques, une intrigue, des secrets à découvrir. Puis, au bout de quelques pages, une fois que l'on entre bien dans le récit, l'auteur sème le trouble dans notre esprit. Une histoire terrible est révélée. A aucun moment je n'ai pensé à la tournure des événements. Tout ce que j'ai cru comprendre tout au long de ma lecture est remis en cause brusquement. La confusion s'installe jusqu'au dénouement final, un dénouement complètement fou où se mêlent psychologie, mystères et terreur.
Un livre terriblement addictif,
une atmosphère oppressante.
Surprenant !
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