Editeur : Editions du Seuil
Littérature québécoise
Parution : 5 Janvier 2017 - 320 pages
Ma note :
Quatrième de couverture :
" C'est l'histoire d'une jeune fille qui désire repousser les limites de l'expérience humaine, d'un hacker qui veut optimiser la circulation mondiale des bananes et des coussins, d'une employée de la gendarmerie qui rêve d'en finir une bonne fois pour toutes avec la géographie, d'un conteneur fantôme qui sillonne les mers et les écrans d'ordinateur, d'un septuagénaire qui perd un boulon, d'une acheteuse compulsive bipolaire, de six perruches et d'un chat intermittent, tous unis dans un jeu de société à l'échelle planétaire dont personne ne connaît les règles. En somme, l'histoire d'un voyage qui échappe aux lois de la gravité, au-delà, bien au-delà, de six degrés de liberté."
Mon ressenti :
Nicolas Dickner, romancier montréalais, nous livre ici une intrigue originale sur fond de piratage informatique. Fruit d'innombrables recherches sur le transport maritime moderne, l'auteur a mis cinq années à construire l'histoire. Le titre du livre "Six degrés de liberté" est une expression utilisée en mécanique qui désigne les six mouvements d'un objet dans l'espace.
Je dois dire que j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire. Celle-ci repose sur des explications bien compliquées pour une personne non passionnée par les nouvelles technologies, l'inconnu de la programmation et la multiplicité des abréviations informatiques (à la fin du livre on retrouve d'ailleurs une longue liste regroupant toutes les abréviations techniques utilisées).
L'intrigue débute à Québec et repose en partie sur les personnages de Lisa Routier-Savoie et de Eric Le Blanc, deux adolescents.
Lisa habite sur les bords du Saint-Laurent et vit partagée entre ses parents, divorcés. D'un coté elle aide son père, Robert, qui achète, rénove et revend des maisons dans l'espoir de faire fortune un jour, et d'un autre côté elle passe du temps avec sa mère, Josée, qui a un rituel : le shopping chez Ikea tous les week-ends.
Eric Le Blanc, son meilleur ami, est agoraphobe. Il étudie chez lui, à distance, et obtient son diplôme d'études secondaires avec trois ans d'avance. Passionné d'informatique, il pirate des systèmes informatiques durant ses heures perdues. A 15 ans, Eric déménage au Danemark, à Copenhague, avec sa mère. Là-bas, il devient un véritable prodige de la programmation informatique. Il découvre ainsi l'industrie du transport maritime qui lui donne l'idée d'élaborer un outil de gestion. C'est ainsi qu'il fonde sa première compagnie qu'il vend à seulement 18 ans. Il fait fortune et fonde ensuite plusieurs autres sociétés.
Quelques années plus tard, alors étudiante, Lisa prépare un projet avec Eric, élaboré à distance par skype : aménager un conteneur, y vivre quelques semaines et traverser les océans en solitaire et "incognito".
En parallèle, nous suivons l'histoire de Jay. Ancienne hacker, ayant fait de la prison pour vol d'identité, elle doit ensuite travailler à la GRC (Gendarmerie Royale du Canada) jusqu'à la fin de sa peine. C'est ainsi qu'elle occupe un poste d'analyste de données au service des fraudes économiques. Elle remarque la disparition d'un conteneur maritime des fichiers et décide d'enquêter, en toute discrétion, pour le retrouver. Surnommé "Papa Zoulou", le conteneur a fait l'objet d'un piratage informatique par un hacker qui a réussi à le faire embarquer sur un navire et a, ensuite, effacé toutes les données comme s'il n'avait jamais existé.
Le but de l'enquête : retrouver la trace du conteneur.
Tout au long du livre les chapitres alternent entre l'histoire de Lisa et Éric, et celle de Jay.
Il a fallu du temps pour démêler certains nœuds de l'intrigue car pendant plus de la moitié du livre les deux histoires parallèles ne se déroulent pas à la même période, puis tout à coup, vers la fin, les époques se rejoignent et les liens se recoupent.
La lecture de ce livre n'a pas été très simple. D'une part, par l'alternance des chapitres où le lien entre les deux histoires n'était pas évident, et d'autre part par l'enquête qui repose sur les technologies informatiques et la culture"geek".
Le livre a eu d'excellentes critiques et a reçu le Prix du Gouverneur Général en 2015, un des plus prestigieux prix littéraire du Canada.
Cependant, malgré l'originalité du thème, "Six degrés de liberté" n'a pas été, pour moi, une lecture passionnante. Arriver à la fin du livre a été un véritable défi. Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, ni à ressentir une quelconque émotion qui aurait pu se dégager de l'histoire en général.
Mots de l'auteur :
"J'éprouve une fascination de longue date pour les conteneurs. Une attirance peut-être enfantine pour ces grosses boîtes qui évoquent à la fois les Lego et le modélisme ferroviaire, reconnaît-il. Mais au-delà de leur apparence anodine, les conteneurs constituent une clé de lecture formidable du monde dans lequel nous vivons: ils permettent de faire l'analyse géopolitique de l'espace collectif aussi bien que domestique. Lorsque m'est venue - subitement - l'idée d'utiliser un conteneur en tant que véhicule, j'ai su que je tenais un angle d'attaque intéressant. Un véritable moteur narratif. Tout le reste a découlé de cette image somme toute assez simple."
L'auteur :
Nicolas Dickner est un écrivain québecois né à Rivière-du-Loup en 1972. Après des études universitaires en création littéraire, il publie un recueil de nouvelles en 2000 "L'encyclopédie du petit cercle". Son premier roman paraît en 2005 "Nikolski" qui obtient le Prix des libraires du Québec, le Grand prix littéraire Archambault et le Prix littéraire du gouverneur général en 2006.
Suivront ensuite "Traité de balistique" en 2006, "Tarmac" en 2009, "Révolutions" en 2014.
"Six degrés de liberté" paraît en 2015 et obtient également le Prix littéraire du gouverneur général.
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