Editeur : Editions du Stock
Parution : 01/06/2011 (30/05/2012 en format poche)
Littérature française - 336 pages
Ma note :
Jayson Flannery, photographe anglais, se trouve en Amérique du Nord lors du massacre d'une tribu Sioux à Wounded Knee en 1890. Arrivé par bateau sur le continent, il souhaite photographier le peuple indien :
"En venant en Amérique, Jayson se proposait de réaliser des portraits de vieilles femmes Lakotas aux fins d'illustrer un ouvrage auquel il travaillait depuis plus de six ans. Aucune autre ethnie, pensait-il, ne présentait des visages aussi ravinés, plissés, chiffonnés."
Finalement, il finit par prendre des clichés des corps des victimes.
Peu de temps après le drame, il arrive dans l'église du village voisin où sont accueillis les blessés, il se voit alors confier une petite indienne, sauvée, qu'il conduit dans un orphelinat à New York avant de se rendre au port pour reprendre le bateau pour l'Angleterre.
Cependant, envahit par un sentiment de culpabilité, il retourne chercher l'enfant et l'emmène avec lui.
S'ensuit alors l'évolution de leur histoire les années qui vont suivre dans l'Angleterre victorienne jusqu'aux environs de la 1ère Guerre Mondiale.
Mon ressenti :
Didier Decoin est un auteur que je ne connaissais pas avant la lecture du livre. J'ai reçu ce roman lors de l'opération "livre de poche" (un livre offert pour 2 livres de poche achetés).
"Une anglaise à bicyclette" est paru en 2011 et nous raconte l'histoire d'une petite indienne Lakotas qui a traversé l'océan jusqu'à Chippingham (comté du Yorkshire) en Angleterre pour y être élevée par ce "père adoptif" loin des siens et des ses origines.
Le livre est divisé en 3 parties.
Dans la 1ère partie, l'auteur nous relate le massacre des Lakotas (une tribu du peuple Sioux) à Wounded Knee dans le Dakota du sud en Amérique en décembre 1890. Durant cet événement historique, des centaines d'indiens (femmes et enfants compris) ont été tués lors d'une opération militaire américaine.
A cette période, Jayson Flannery, veuf, n'hésite pas à traverser l'océan en quête de nouvelles photographies à publier. C'est alors qu'il se trouve sur le chemin de cette enfant, Ewahee, qu'il rebaptise Emily :
"le premier nom à consonance anglaise à lui être passé par la tête. Une lointaine et vague ressemblance avec Ewahee. Trois syllabes, et la prédominance des i."
Après avoir déposé l'enfant dans un orphelinat qui lui semblait convenable, il y retourne quelques heures plus tard et réussit à la récupérer avant que le bateau ne reparte pour l'Europe. Il prend alors la décision "d'adopter" la petite fille et de l'élever dans sa demeure de Probity Hall.
"Elle est mon enfant parce que je l'ai sauvée. Et à compter de ce jour, elle est Emily Flannery."
A leur arrivée à Chippingham, face à la curiosité des habitants qui s’interrogent sur les origines d'Emily, Jayson la fera passer comme la fille de fermiers irlandais très pauvres l'ayant abandonné.
Dans la 2ème partie, nous nous retrouvons en 1905. Jayson Flannery épouse Emily, sa fille adoptive. Tout au long de cette partie, c'est la préparation des noces.
Le mariage ne fait aucun scandale, bien au contraire. Tous les habitants de Chippingham souhaitent faire partie des invités. Le mariage est organisé dans la plus pure tradition victorienne.
Le cadeau de noces qu'offre le marié à sa jeune épouse : une bicyclette.
Dans la 3ème partie, l'auteur nous raconte les grandes balades à bicyclette qu'effectue Emily. Seule, profitant de moments de liberté, la jeune femme passe de nombreuses heures chaque jour à travers la campagne.
Cette dernière partie est dédiée à sa volonté de percer le mystère de curieuses photographies de fées parues dans un journal renommé et à sa rencontre avec Sir Arthur Conan Doyle.
Personnellement, je n'ai pas trop vu l'intérêt de cette troisième partie dans l'histoire. Des passages trop longs, et souvent (trop) à connotations sexuelles, m'ont paru un peu lourd.
Seuls les 2 derniers chapitres de la 3ème partie ont, à mon sens, un intérêt dans l'histoire de Jayson et d'Emily.
"Une anglaise à bicyclette" est un roman court assez agréable à lire. Il nous conte à travers des personnages attachants, une jolie histoire avec beaucoup de douceur et un profond amour. Cependant, on bascule trop vite de la période de l'enfance (l'arrivée en Angleterre) à l'âge adulte (le mariage). L'auteur ne nous raconte pas l'épanouissement d'Emily au fil des années, il en est de même quant à la naissance et l'évolution des sentiments qu'éprouvent les 2 personnages l'un pour l'autre. Seuls quelques éléments brefs sont éparpillés de part et d'autre dans le livre pour qu'on ne s'y perde pas. Je suis restée un peu sur ma faim quant à l'évolution du personnage. Le thème du livre aurait pu pousser l'auteur à entrer plus profondément dans l'histoire.
Certains passages du livre m'ont rappelé un roman que j'ai lu il y a de nombreuses années, il s'agit de "Jane Eyre" de Charlotte Brontë (environnement dans la campagne anglaise, époque, description des lieux et paysages). Du coup, j'ai bien envie de le relire ! Il fera peut-être l'objet d'une prochaine chronique sur le blog dans quelque temps 😉.
L'auteur :
Didier Decoin est un auteur français né en 1943 dans les Hauts-de Seine. Journaliste et scénariste, il débute en parallèle une carrière d'écrivain. Il publie son 1er livre à 20 ans "Le procès de l'amour". Suivront ensuite 26 romans dont "John l'enfer" en 1977 qui obtient le prix Goncourt. En 1995, il est élu à l'Académie Goncourt et, depuis 2007, il est président de l'association "Les écrivains de Marine".
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