Editeur : Editions Albin Michel - Collection Terres d'Amérique
Genre : Littérature américaine
Parution : 28 Mars 2018 - 352 pages
Ma note :
1974, en Arizona.
A Short Creek, Loretta, une adolescente de quinze ans, vit dans une communauté de mormons fondamentalistes et polygames. Le soir, elle a l'habitude de retrouver son petit-ami à l'extérieur du village, jusqu'au jour où ses parents s'en rendent compte. Pour la remettre dans le droit chemin, ils décident de la marier à un homme de trente ans son aîné, déjà marié et père de plusieurs enfants.
Résignée et obéissante, Loretta poursuit son chemin de femme mariée tout en aspirant secrètement à une autre vie, celle de tous les jeunes américains.
Lorsqu'elle rencontre Jason, un adolescent de son âge, dans une communauté voisine moins fermée et surtout plus souple, l'espoir renaît.
Mon ressenti :
"Goodbye Loretta" est un roman que j'ai eu le privilège de recevoir et de lire avant sa sortie en librairie. Je remercie sincèrement Babelio et les éditions Albin Michel pour l'envoi de ce titre et la découverte de cet auteur.
Ce livre, c'est une histoire de liberté tout simplement.
Loretta est une jeune fille qui aime sortir, porter des jeans et s'amuser. Elle adorerait se maquiller comme les femmes en photo sur les affiches publicitaires. Elle voudrait passer plus de temps avec Bradshaw, son petit-ami. Elle réussit cependant à mener une vie insouciante une fois la nuit tombée mais cette "liberté" sera de courte durée. Un soir, de retour d'une énième virée nocturne, elle escalade le mur de la maison familiale jusqu'à la fenêtre de sa chambre et y retrouve son père et sa mère qui l'attendent, furieux. Dès ce jour, elle ne peut plus sortir seule, sa fenêtre est verrouillée et son mariage est très vite organisé auprès de Dean, un homme de quarante-cinq ans, qui mène une vie bien plus austère. Loretta accepte sans contester mais ne reparlera plus jamais à ses parents.
Sa nouvelle vie d'épouse est organisée et parfaitement ritualisée entre les premiers enfants de son mari, le travail dans la communauté et la cuisine. Malgré son jeune âge, elle doit se soumettre aux obligations d'une épouse.
Le jour où Dean apprend le décès d'un proche, toute la famille doit se déplacer dans une communauté voisine pour assister aux obsèques du défunt. C'est là que Loretta découvre une communauté bien plus libre où la polygamie n'existe pas. Les familles ont la télévision et la radio, les gens sortent librement et les jeunes sont scolarisés. Elle y rencontre Jason, dix-sept ans, avec lequel elle se sent proche. De fil en aiguille, les discussions puis les confidences se font jusqu'au jour où Loretta émet le souhait de partir.
"Loretta se tourne et file vers la maison. Où veut-elle aller ? Lorsqu'elle pense à son avenir, elle imagine toutes sortes d'expériences et de libertés, s'achète toutes sortes de vêtements neufs, dévore des sucreries et du bœuf à longueur de journée, conduit une voiture rose et porte du rouge à lèvres Tussy. Mais où se trouve-t-il ? A quel endroit ?"
"Goodbye Loretta" c'est un voyage en Amérique dans les années 1970, le rêve américain, les road trips, les grands espaces, et surtout la musique. J'ai aimé me plonger dans l'époque des seventies, découvrir la vie des mormons et m'évader dans les paysages de l'ouest des Etats-Unis.
J'ai trouvé le livre vraiment bien écrit, l'écriture très fluide et l'histoire prenante. Le récit est également étayé par des flashbacks avec l'année 1953 lorsque la police fédérale a fait une descente dans la communauté des mormons, emprisonnant les hommes, séparant les femmes des enfants et essayant de placer les plus jeunes dans de "bonnes" familles américaines : un fait historique réel peu connu dans l'histoire des Etats-Unis mais qui a laissé des traumatismes dans plusieurs familles.
Premier roman prometteur de Shawn Vestal,
ce livre a été pour moi une très belle découverte littéraire.
L'auteur :
Shawn Vestal est une écrivain américain qui vit dans l'état de Washington. Il a écrit toute une série d'histoires courtes publiées dans un recueil intitulé "Godforsaken Idaho" et pour lequel il a reçu le prix PEN Robert W. Bingham en 2014. Il exerce également la profession de chroniqueur et éditorialiste. "Goodbye Loretta" est son premier roman.
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