Editeur : Editions Folio
Genre : Littérature française, classique
Parution : édition de septembre 2025, 192 pages
"Aujourd'hui, maman est morte ou peut-être , hier, je ne sais plus."
C’est par un simple télégramme que Meursault apprend le décès de sa mère, placée à l’hospice à quelques kilomètres d’Alger. Voilà bien longtemps qu’il ne lui a pas rendu visite. Cette annonce ne semble pourtant pas l’affecter. Il demeure comme ailleurs, détaché de toute réalité. Malgré tout, il doit se rendre aux funérailles.
Sur place, chacun observe son attitude étrange. Meursault paraît effacé, absent, presque indifférent. Très vite, il repart et reprend sa vie comme si de rien n’était, sort, fréquente des lieux animés, s’abandonne au quotidien.
Le lendemain de l’enterrement, il se rend aux bains d’Alger et y croise Marie, une ancienne connaissance. Ils passent la journée ensemble, et leur relation prend forme dès cet instant. Les funérailles semblent déjà oubliées.
Quelques jours plus tard, le couple accompagne un ami pour un pique-nique à la mer. L’escapade tourne au drame. Meursault est arrêté, puis emprisonné en attendant son procès.
J’ai pris beaucoup de plaisir à redécouvrir ce texte grâce à la nouvelle édition publiée par Folio à l’occasion de la sortie du film de François Ozon.
C’est d’abord un roman d’ambiance dans lequel nous sommes dans l’Algérie française des années 1920, un territoire colonisé depuis plusieurs générations. Les populations se côtoient, mais les restrictions persistent dans l’espace public. Une tension diffuse plane, parfaitement rendue dans le roman. J’ai trouvé cette atmosphère très bien retranscrite.
Le personnage de Meursault est profondément intrigant. C’est un homme indifférent, étranger à tout ce qui l’entoure. Il traverse les jours sans émotion, sans attache, sans véritable intérêt. Ses seuls moments de joie sont ceux partagés avec Marie. Pour le reste, rien ne semble le toucher.
C’est dans la seconde partie du livre que l’on comprend réellement qu’il est “un étranger”, y compris à lui-même, enfermé dans une routine vide de sens, confronté à un monde qu’il juge absurde. Honnête, dépourvu d’ambition, il mène une vie simple et monotone.
C’est dans l’enfermement de sa cellule que tout prend enfin forme.
J’ai beaucoup aimé cette relecture. J’éprouve toujours le même plaisir à retrouver la plume de Camus. Je vous invite à découvrir le film qui est diffusé actuellement au cinéma. J’ai trouvé l’adaptation remarquable.
Une très belle redécouverte, et je remercie chaleureusement les éditions Folio pour l’envoi.

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