Editeur : Editions du sous-sol
Genre : littérature canadienne
Parution : 24 Août 2017 - 368 pages
Ma note :
1914. Rockwell Kent, artiste peintre, quitte New-York pour s'installer à Terre-Neuve au Canada avec sa femme et ses enfants. Il y mène une nouvelle vie, loin des mondanités, mais ses vieux démons refont surface au bout de quelques mois.
"Au nord-est de tout" évoque le portrait de cet homme complexe à la veille de la Première Guerre Mondiale.
Mon ressenti :
Cette lecture proposée par mon libraire m'a beaucoup plu. J'ai trouvé ce livre captivant, j'en ai dévoré chaque page et je le conseille à tous.
Rockwell Kent est un personnage que je ne connaissais pas. C'est un artiste américain né dans une famille aisée en 1882 et décédé en 1971. Il a étudié dans une école d'art, a beaucoup voyagé, puis a publié des dessins et des mémoires à l'issue de ses voyages. Après avoir vécu à Terre-Neuve (Newfoundland), il a repris ses voyages à travers le monde. Il a eu une vie bien remplie et a reçu le Prix Lénine de la Paix en 1967. Ses œuvres sont aujourd'hui exposées dans plusieurs musées américains.
L'ouvrage que propose Michael Winter nous expose une petite partie de sa biographie. Rockwell Kent a trente ans lorsqu'il prend la décision de déménager. A cette époque, il est révolté par le monde de la peinture et par sa réputation à New-York, une ville dans laquelle il étouffe. Il souhaite changer de vie et tout recommencer ailleurs, il part d'abord seul quelques mois pour préparer l'arrivée de sa famille.
"Mon plan : remettre en état la maison, assister à la chasse, puis faire venir ma famille. Je ferai l'amour à ma femme, je peindrai comme un fou et je planterai un potager. Ce territoire sera mon avant-poste, et de là je me ferai un nom. Nous nous rendrons à New-York pour le plaisir, et nous nous mêlerons à la vie de Terre-Neuve. Je serais le peintre du peuple. Oui, je voulais élever une tribu de Terre-Neuviens et honorer ma femme."
J'ai vraiment aimé découvrir une partie de la vie et la personnalité de cet homme audacieux. Une fois installé à Terre-Neuve, il pensait y rester jusqu'à la fin de sa vie mais il y restera seize mois en tout.
J'ai adoré découvrir l'île de Terre-Neuve et les descriptions qui en sont faites telles que le climat, les journées hivernales, les paysages sauvages, la chasse aux phoques et la vie au milieu de l'océan. Au fil des pages, on "respire" la glace tellement sa présence est imposante au quotidien. Rockwell Kent dit être fasciné par "les contrées désertes et dangereuses", il a suivi les expéditions en Arctique, la vie des pêcheurs et des navigateurs de l'époque.
"Ici, lorsqu'un homme prend la mer, c'est comme s'il partait pour la lune ou Jupiter. Ces hommes sont des cartographes. L'espace dans lequel les habitant de Terre-Neuve travaillent est si manifestement vaste, depuis que je vis ici je n'ai jamais été aussi proche de notre petite planète ronde."
Le récit est écrit à la première personne. J'ai trouvé la lecture un peu difficile, il y a beaucoup de dialogues en série et non délimités au milieu du texte, les informations sont condensées et on y trouve une palette de personnages différents. J'ai mis quelques jours à lire le livre mais j'ai vraiment adoré ce que j'y ai découvert. Les quelques années retracées m'ont permis de connaitre un artiste qui a accompli de grandes choses, malgré une personnalité arrogante, insatisfaite et infidèle.
Un livre fascinant.
A découvrir absolument !
L'auteur :
Michael Winter est un écrivain né en 1965 en Angleterre. Peu après sa naissance, sa famille emménage au Canada, à Terre-Neuve. Il a publié plusieurs romans et recueils de nouvelles. "Au nord-est de tout" est le premier livre traduit en France et a obtenu le Drummer General's Award.
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