Auteur : Camille Laurens
Editeur : Editions du Stock
Genre : Littérature française, essai biographique
Parution : 30 Août 2017 - 176 pages
Editeur : Editions du Stock
Genre : Littérature française, essai biographique
Parution : 30 Août 2017 - 176 pages
Ma note :
"La petite danseuse de quatorze ans" est une œuvre d'art créée par Edgar Degas, considérée comme une des premières sculptures impressionnistes de la deuxième moitié du XXème siècle. Elle a fait l'objet de nombreuses expositions publiques et est aujourd'hui connu dans le monde entier.
Camille Laurens retrace le parcours de la jeune fille, danseuse à l'Opéra de Paris, puis modèle de l'artiste. Un essai superbement bien étayé.
Mon ressenti :
Camille Laurens est une écrivaine française qui a déjà publié plus d'une vingtaine de romans, ses livres sont traduits dans plusieurs pays. "La petite danseuse de quatorze ans" fait partie de la rentrée littéraire du mois de septembre et est le premier ouvrage que je lis de cette auteure. Je l'ai choisi grâce à une critique élogieuse de mon libraire et je me suis laissé tenter par cette histoire.
L'auteure dresse le portrait de Marie Geneviève Van Goethem, née à Paris en 1865 de parents belges. La jeune fille grandit dans le IX arrondissement de la capitale dans une famille pauvre. Très jeune, Marie travaille dur à l'Opéra, touche un maigre salaire qui permet d'aider sa famille à survivre. Parmi ses trois sœurs, l’aînée a également posé pour Degas puis a fini par se prostituer. Sa sœur cadette est aussi entrée à l'Opéra de Paris et est devenue un professeur de danse estimé. Mais Marie cumule plusieurs travails dont celui de modèle pour des peintres et des sculpteurs dont Edgar Degas. Elle fini par être renvoyée de l'Opéra de Paris en raison de ses absences répétées.
La reconstitution de l'histoire de cette famille est le fruit d'un beau travail de recherches qui n'a pas dû être facile vu l'ancienneté de l'époque et le peu de traces que la famille a laissé. Je trouve que l'essai de Camille Laurens est remarquable, son travail est riche et extrêmement intéressant. Dans son étude, l'auteure parle de son admiration pour cette petite danseuse et cherche à la retrouver à chaque visite de musée. Tout le cheminement de cette "enquête" est clairement rapporté dans son ouvrage.
En 1881, la sculpture en cire est exposée au Salon des Indépendants et déclenche beaucoup de critiques négatives allant jusqu'au scandale en raison de la technique utilisée et du grand réalisme de l'œuvre. Cependant elle va entrer dans l'histoire des révolutions artistiques.
Après ces premières expositions, Degas ne la montrera plus et on ne la reverra plus pendant trente années, jusqu'en 1917 après la mort du sculpteur. La statue est alors retrouvée chez lui parmi une centaine d'autres qui seront confiées à la fonderie Hébrard en région parisienne. Des épreuves en bronze sont créées par la suite. Aujourd'hui la version originale de la statue se trouve au National Gallery of Art de Washington. D'autres épreuves sont exposées à Paris, à Copenhague et à New-York.
Dans son essai, Camille Laurens dépeint le milieu de la danse en France dans les années 1880-1890 en abordant les thèmes de l'éducation, de l'instruction et du travail des enfants. Elle retrace avec rigueur la biographie de cette jeune fille. Le livre se lit vite et est très bien structuré. On y retrouve également des éléments biographiques d'Edgar Degas, un artiste né dans la noblesse sous le nom à particule "de Gas", fasciné par les danseuses de l'Opéra. Il y passe beaucoup de temps, que ce soit dans les loges ou dans la salle de spectacle. Par contre, dans ses œuvres, il ne montre pas la jolie danseuse comme on se l'imagine aujourd'hui, mais il nous dévoile une travailleuse ordinaire. Car dans les années 1880, les jeunes danseuses n'avaient pas la même réputation que les danseuses d'aujourd'hui. Les jeunes filles étaient souvent très pauvres, elles étaient engagées à l'Opéra de Paris pour un salaire très bas et beaucoup d'entre elles évoluaient dans un milieu douteux aux mœurs souvent dépravées. Peu entraient au ballet et encore moins dans le carré privilégié des danseuses étoiles. Passé quelques années en tant que petit rat, les plus pauvres retournaient dans le monde de la rue tachant de s'en sortir le mieux possible.
Un récit fascinant et enrichissant.
Bravo pour cet essai que j'ai pris plaisir à découvrir !
Bravo pour cet essai que j'ai pris plaisir à découvrir !
L'auteur :
Camille Laurens, de son vrai nom Laurence Ruel, est née à Dijon en 1957. Elle est agrégé en lettres modernes et enseigne à l'Institut d'études politiques à Paris. Elle écrit depuis 1991 des romans et essais, ainsi que des pièces de théâtres. Parmi ses ouvrages, on trouve "Index" (1991), "Romance" (1992), "Philippe" (1995), "Dans ces bras-là" (2000), "Ni toi ni moi" (2006), "Tissé par mille" (2008) et "Le syndrome du coucou" (2011).
En 2000, elle obtient le Prix Renaudot des lycéens et le prix Femina pour "Dans ces bras-là".
En 2006, elle est nommée officier des Arts et des Lettres.
Elle est également nominée au prix Goncourt en 2000 pour "Dans ces bras-là" et en 2006 pour "Ni toi ni moi".
En 2000, elle obtient le Prix Renaudot des lycéens et le prix Femina pour "Dans ces bras-là".
En 2006, elle est nommée officier des Arts et des Lettres.
Elle est également nominée au prix Goncourt en 2000 pour "Dans ces bras-là" et en 2006 pour "Ni toi ni moi".
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