Editeur : éditions Robert Laffont
Genre : littérature canadienne - dystopie
Parution : 17 Août 2017 - 450 pages
Ma note :
Stan et Charmaine arrivent dans la ville de Consilience où il y a du travail, un toit et une communauté mais tout cela seulement un mois sur deux. Le reste du temps, ils sont logés et nourris en prison. En leur absence un autre couple s'installe dans leur maison, également un mois sur deux. Naturellement, à leur retour chez eux chaque couple retrouve les affaires de l'autre jusqu'au jour où Stan découvre une lettre glissée dans le lit avec ces mots "je suis affamée de toi".
Mon ressenti :
Margaret Atwood est connue comme la "reine" de la dystopie depuis "La servante écarlate", un succès planétaire. Féministe, elle est surnommée la "Sagan des neiges" et "l'Antigone du MLF" (mouvement de libération des femmes) en raison des univers féminins dépeints dans ses romans. Il me tardait de pouvoir lire une de ces œuvres et c'est chose faite grâce à ce livre qui m'a été offert.
Dans l'univers du roman, on se trouve propulsé aux Etats-Unis lors d'une crise économique à grande échelle. Les entreprises ferment, d'autres s'expatrient. Stan et Charmaine qui occupaient jusqu'alors des postes à responsabilité, ont fini par être licenciés. Surqualifiés, ils ne trouvent plus de travail. Après avoir perdu leur maison et leur vie confortable, ils se retrouvent à vivre dans leur voiture. La nuit ils font face au danger des gangs et des pilleurs et doivent veiller à ne pas se faire attaquer par des personnages inquiétants qui rôdent autour des véhicules. L'importance de l'argent se fait sentir, ils ont besoin de partir. Une publicité et des enregistrements radios suscitent leur intérêt.
Puis tout va très vite, ils prennent la route et arrivent dans la ville de Consilience.
Le contrat proposé dans cette ville ultra protégée et surveillée : accepter d'être emprisonné un mois et occuper un poste d'employé de la ville le mois suivant avec une jolie maison à disposition et un pouvoir d'achat, une situation non négligeable. Chaque personne a un "alternant" avec interdiction absolue de le rencontrer. En échange de leur tranquillité, on leur assure une drôle de vie contre leur liberté, car"les libertés individuelles n'ont jamais nourri personne".
Jusqu'où seront-ils prêts pour vivre en toute sécurité ?
" il y avait tellement d'avantages. Qui ne préfère pas un bon repas trois fois par jour, une douche qui ne se limite pas à un verre d'eau, des vêtements propres, un lit confortable sans punaises ? Sans parler du sentiment exaltant d'un objectif commun partagé... une vie digne de ce nom".
Sur fond de privation de libertés, de trafic de sang de bébé ou de robots (les possibilibots), Margaret Atwood propose un nouveau monde avec des règles strictes pour lesquelles beaucoup acceptent de se plier en contrepartie d'une vie paisible et confortable, à l'abri du besoin.
L'histoire se découpe en plusieurs chapitres. Après l'enfer de la rue, les personnages ont l'impression de retrouver une vie normale et sereine, puis progressivement des doutes et des questionnements feront leurs apparitions.
"Est-ce donc ça, la personne qu'elle a toujours voulu être ? Une personne si lâche, si prompte à se soumettre, à sombrer dans l'impuissance, si dépourvue de, dépourvue de quoi?"
La découverte de la lettre par Stan remet tout en question et la rencontre avec les "permutants", totalement interdite, va changer le fil de l'histoire et entraîner les personnages dans un engrenage infernal. Comment vont-ils gérer la situation ? Quelles en seront les conséquences ?
La lecture de ce livre a été pour moi assez étonnante. Je n'ai pas l'habitude de lire des dystopies, je n'ai d'ailleurs jamais lu "La servante écarlate" 😱.
Il m'a fallu un peu de temps pour entrer dans l'histoire, le début est assez lent mais, au bout d'un (bon) moment, des événements assez incroyables surviennent. Parfois j'ai même dû reprendre certains passages une deuxième fois pour être sûre d'avoir bien compris.
Je suis vraiment contente d'avoir enfin pu découvrir Margaret Atwood, une femme a l'imagination débordante et terrifiante. Une fois que l'on se retrouve dans l'intrigue, les pages défilent très vite.
Un moment d'évasion totale.
L'auteur :
Margaret Atwood est une romancière canadienne née en 1939 à Ottawa en Ontario. Elle a passé une partie de son enfance dans une cabane au fin fond des forêts canadiennes en raison de la profession de zoologue de son père. Elle fait des études supérieures et est diplômée de l'université de Harvard. Elle va ensuite enseigner dans différentes universités canadiennes, puis à New-York.
Elle écrit depuis l'âge de 16 ans. Elle a publié une quinzaine de romans, nouvelles, poèmes et essais dont "La femme comestible" en 1969, "Lady Oracle" en 1976, "La servante écarlate" en 1987, "Captive" en 1996, "Le dernier homme" en 2003 et "C'est le cœur qui lâche en dernier" en 2017.
Elle a reçu de nombreux prix dont celui de l'Ordre du Canada, le prix Arthur C.Clarke, le prix Booker, le prix Princesse des Asturies, le grand prix Metropolis Bleu pour l'ensemble de son oeuvre, et le prix Franz Kafka en 2017.
"The handmaid's Tale" (La servante écarlate) fait l'objet d'une adaptation au cinéma et d'une série télévisée.
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