Auteur : Mary Lawson
Editeur : Editions 10-18
Genre : Littérature canadienne
Parution : 21 Janvier 2016 - 384 pages
Ma note :
⭐⭐⭐⭐
Canada, région de l'Ontario, années 1960.
Nous suivons la famille Cartwright avec Edward et Emily, les parents, ainsi que leurs nombreux enfants dont Megan et Tom, les aînés et Adam le plus jeune. Emily accouche d'un nouvel enfant, le huitième. Edward est dépassé par la situation et se réfugie dans son travail. Tom, l'aîné des garçons tente de fuir la situation par tout moyen car, à la maison, tout est à l'abandon. Seule Megan, vingt-et-un ans, est là pour gérer la maison et éviter le chaos. Elle s'occupe de tout, du ménage, des courses, des repas, des soins et de l'éducation de ses jeunes frères. Emily ne sort plus de sa chambre. Son seul plaisir est de s'occuper de ses bébés, puis "démissionne". Elle ne sort plus, ne s'amuse plus, ne fréquente plus personne. Son refuge est sa chambre. Celui de son mari, son bureau. Megan joue le rôle de mère dans cette famille nombreuse.
Puis, vient le jour où la jeune femme décide de prendre son envol. Une amie est partie travailler à Londres depuis quelques mois. Megan décide de la rejoindre.
Nous suivons ainsi la jeune femme dans sa découverte de l'Angleterre. Son arrivée en Europe ne se passe pas comme prévu, c'est même un peu la catastrophe. Mais Megan a beaucoup de courage et de volonté. Si elle ne retrouve finalement pas son amie, elle fera sa propre expérience en trouvant un logement et du travail.
Durant ce temps, sa famille "survit" loin d'elle, au Canada.
Le texte est écrit à trois voix et se sont successivement Edward, Tom et Megan les narrateurs. Alors qu'Edward rêve d'un ailleurs, que Tom sombre progressivement dans la déprime, Megan construit sa vie en Angleterre et s'y plaît. Alors qu'elle avait prévu de partir uniquement pour quelques semaines, son voyage sera de bien plus longue durée allant jusqu'à plusieurs années. Son retour au Canada n'est même pas envisageable. A Londres, elle s'est constituée un merveilleux cercle d'amis, se plaît dans son travail, s'épanouit. Elle est devenue un femme indépendante et libre.
"Un hiver long et rude" est une lecture de saison. Il y neige à presque toutes les pages. Il suffit de prendre un bon thé chaud, d'entrer dans l'intimité de la famille Cartwright et de se laisser guider. On retrouve alors le froid et la rudesse de la vie au bord de l'Ontario, parallèlement à l'envol de Megan dans sa nouvelle vie sur le vieux continent.
Il s'agit d'une lecture dans laquelle nous suivons divers personnages. Certains cherchent à se (re)construire, alors que d'autres tentent d'échapper à leur quotidien en rêvant d'une autre vie. Il y a des parents démissionnaires, des enfants livrés à eux-mêmes qui grandissent malgré tout.
Au sein de cette famille fragile, on assiste à l'évolution du sort de ses membres, de leurs sentiments d'abandon. Une très bonne lecture dans laquelle il est question de maternité, de place dans la famille et d'émancipation.
Superbe !
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