Auteur : Herrbjorg Wassmo
Editeur : Editions 10-18
Genre : Littérature norvégienne
Parution : 22 Août 2002 - 150 à 200 pages chacun
Ma note :
⭐⭐⭐⭐
Reinsnes, au nord de la Norvège. Dina n'est qu'une enfant lorsqu'elle assiste, impuissante à la mort de sa mère, ébouillantée dans un lavoir. Depuis ce jour, elle vit avec le poids de la culpabilité et entre dans une période de mutisme. Son enfance est compliquée. Son père se remarie et l'entente avec sa belle-mère est électrique. Les seuls objets qui l'apaisent sont les portraits de sa mère qui habillent les murs de la maison et un livre qu'elle gardait précieusement. La situation devenant difficile au fil des années, son père finit par la confier à une famille vivant dans une métairie à Helle, à quelques kilomètres de chez elle. Lorch, son précepteur, lui fait alors découvrir la musique.
"Quand Lorch commença à jouer, les yeux gris clair de Dina se révulsèrent comme si elle allait s'évanouir. Les larmes coulaient à flots le long de ses joues, et elle faisait craquer les jointures de ses doigts au rythme du violoncelle. Quand Lorch vit l'effet que faisait la musique sur la petite fille, il s'arrêta, effrayé. C'est alors que le miracle se produisit."
Quelques années plus tard, alors qu'elle n'a que seize ans, Dina épouse Jacob, un veuf de vingt ans de plus. Rebelle, n'aimant pas se plier aux règles et aux convenances, Dina découvre sa nouvelle vie d'épouse.
En trois tomes, Herrbjorg Wassmo raconte la vie d'une femme au destin sombre dans une Norvège hostile des années 1840 dans cette trilogie composée des titres "Les limons vides" (Livre 1), "Les vivants aussi" (Livre 2) et "Mon bien-aimé à moi" (Livre 3). Chaque ouvrage s'ouvre sur une nouvelle période.
Dans les toutes premières lignes, Dina est une femme mariée. Elle se trouve au bord d'une falaise. Il fait un froid glacial, le traîneau qui la transportait elle et son mari est renversé. Le vide n'est pas loin. La neige est à perte de vue. Un drame se profile sans qu'on en connaisse encore les circonstances.
"Je suis Dina, qui regarde le traîneau et sa charge dévaler la pente. D'abord, il me semble que c'est moi qui suit attachée. Parce que la douleur que je ressens est plus forte que tout ce que j'ai ressenti jusqu'à présent. A travers une réalité limpide comme le verre mais hors du temps et de l'espace, je reste en contact avec le visage sur le traîneau. Quelques secondes plus tard, il s'écrasera sur une pierre verglacée."
A partir de ce moment, on fait un bon dans le passé, on bascule alors dans son enfance.
Dina est une petite-fille trop tôt confrontée au pire. La perte de sa mère et un père absent l'amènent à se renfermer et à devenir ce petit être sauvage qui ne trouve du réconfort que dans le monde qu'elle s'est créé.
D'une enfant perdue, à une adolescente au caractère indomptable, Dina devient une femme de poigne, enfermée dans un univers mystique. C'est également une femme à la beauté exceptionnelle qui fascine autant qu'elle impressionne.
"Le livre de Dina" est le portrait d'une femme dont les obstacles liés à la rudesse du Nordland et à la vie à la campagne ne l'empêcheront pas de découvrir des bonheurs simples et essentiels. Une très bonne lecture pour ce mois de décembre.
"Je suis Dina, qui flotte. Seule ma tête se déplace dans la pièce. Les murs et le toit s'ouvrent. Le ciel est un tableau très sombre fait de velours et de verre brisé. Dans lequel je flotte. Je veux ! Et je ne veux pas !"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire