Auteur : Céline Bentz
Editeur : Editions Préludes
Genre : Littérature française
Parution : 25 Août 2021 - 350 pages
Saïda, Liban.
Nous sommes à l'été 1984, au sud de Beyrouth, au bord de la Méditerranée. On suit la famille Haddad et leurs sept enfants. Ils sont déjà tous adultes. Trois des filles sont déjà mariées, mais malheureuses en ménage. L'aîné des garçons vit en France. Le second est entré dans la résistance libanaise et le plus jeune est handicapé. Il reste Amal, la plus jeune des filles. Jeune lycéenne, c'est elle que nous suivons à travers son histoire, celle de sa famille et celle de son pays, le Liban, à travers les mots de Céline Bentz.
Je remercie les éditions Préludes pour cette
lecture.
"Oublier les fleurs sauvages" c'est
le récit d'une femme qui va échapper à son destin grâce à sa force, son
intelligence et sa détermination.
Alors que les jeunes filles de son âge,
ailleurs en Europe et dans le monde, ne pensent qu'à sortir et s'amuser, Amal
assiste à la guerre civile qui détruit son pays. Le conflit libanais, qui dure
quinze ans, est le fruit de tensions dans tout le Moyen-Orient, englobant principalement
la Syrie et la Palestine.
Au Liban, ont trouve une grande mixité sociale
où se mêlent les populations chrétiennes et musulmanes, c'est aussi une terre
d'asile où bon nombre de réfugiés du Moyen-Orient s'installent. Tout ce monde
vit ensemble, dans les mêmes villes et les mêmes infrastructures. Pourtant
l'entrée en guerre provoque une cassure dans les relations. Les habitants ne se
mélangent plus. Les jeunes ne doivent pas se fréquenter.
C'est dans ce contexte social qu'Amal entre
dans sa vie adulte. Ses parents, d'origine pauvre, n'ont pas fait d'études et
mises tous leur espoir sur elle, souhaitant plus que tout qu'elle accomplisse
ses rêves, connaisse l'indépendance et la liberté de choisir son destin.
Amal est une excellente élève. Elle rêve de
faire des études de médecine dans le but de devenir pédiatre. Mais, Beyrouth
est en train de s'effondrer. Le système scolaire aussi. La seule solution reste
l'étranger, notamment la France, pays dans lequel un de ses frères s'est
installé. Lorsque la jeune fille réussit brillamment son bac, elle obtient une
bourse pour étudier à l'étranger. Une excellente nouvelle pour tous. Une fois
qu'elle sera diplômée, Amal pourra revenir au pays et soigner les enfants,
victimes de la guerre. Son parcours est ainsi tout tracé. Son départ pour la
France, à Nancy, se prépare. Dans les larmes et la joie.
Au fil des pages, Amal exprime le mal du pays,
le manque du soleil, le goût des fruits et l'odeur de la terre ainsi que le
doux son de l'arabe et la senteur des fleurs sauvages.
"il lui arrivait de fermer les yeux quelques instants, essayant de faire renaître en elle la chaleur caressante du soleil libanais, la saturation colorimétrique du ciel, de la mer et des fleurs. Elle aimait tant les fleurs, même les plus viles, celles qui poussaient au fond des caniveaux, au milieu des terrains vagues, des interstices improbables. En France, la fleur était domestique, elle obéissait à une volonté de planter, de cueillir et d'offrir. Tout était si peu spontané..."
Un livre évoquant la femme et la condition
féminine au Liban dans les années 1980-1990. On parle de religion, de
sexualité, de maternité, et surtout de l'exil de la jeunesse libanaise, face à
la contradiction entre le désir de partir vivre dans un pays libre et la peur
de ne jamais revenir.
Un roman inspiré de l'histoire familiale de l'autrice qui célèbre
la femme, la liberté et la culture du peuple libanais.
Une très bonne lecture !
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