Auteur : Guy de Maupassant
Editeur : Editions Folio
Genre : Littérature française, Classique
Parution : 2011 - 277 pages
"Le Horla" de Maupassant est un texte que je voulais lire depuis longtemps. Il fait partie d'un recueil de plusieurs nouvelles plus ou moins courtes avec un côté fantastique, abordant la peur et la folie sous divers aspects. Ce recueil paraît à l'origine en 1887 et les histoires qui en font parties sont publiées dans les journaux français "Gil Blas" et "Le Gaulois" dès l'année 1886.
Il existe deux versions du "Horla". Celle que l'on retrouve dans l'ouvrage est la plus récente, et est présentée sous forme de journal intime daté débutant un 8 mai. Le récit s'étale sur quatre mois. Un homme se confie.
Cet homme habite à Rouen, au bord de la Seine. Il semble venir d'un milieu plutôt aisé. Il est rêveur, observateur, sensible aux sons et au monde qui l'entourent.
Un jour de mai, il se sent souffrant, faible et triste, en proie à une petite déprime. Mais, au fil des jours, la situation ne s'améliore pas. Les symptômes s'accentuent surtout le soir. Une angoisse pesante et incompréhensible l'envahit. Aller dormir, trouver le sommeil sont des moments qui le tétanise. Puis viennent les cauchemars et les crises de panique.
Finalement, il décide de s'éloigner de Rouen. Un voyage pourrait lui faire du bien, lui changer les idées et lui permettre de respirer un autre air. Son choix s'oriente pour le Mont Saint-Michel et le littoral. Au bout de quelques semaines, il revient chez lui, en pleine forme. Mais, le mal revient, encore plus fort.
Nous sommes dans les années 1880. Maupassant s'intéresse beaucoup au thème de la folie. C'est l'époque des grandes écoles, celle de Charcot et de ses expériences de l'hypnotisme sur des patientes de la Salpêtrière est la plus connue. L'auteur évoque les grands savants de l'époque. Son personnage rencontre des médecins reconnus de l'école de Nancy et s'intéresse aux maladies nerveuses.
On suit progressivement la descente en enfer de son personnage qui se rend compte de la dégradation de son état. Il perd la raison, croit en un invisible, devient fou.
"On dirait que l'air, l'air invisible est plein d'inconnaissables Puissances, dont nous subissons les voisinages mystérieux. Je m'éveille plein de gaieté, avec des envies de chanter dans la gorge. Pourquoi ? Je descends le long de l'eau ; et soudain, après une courte promenade, je rentre désolé, comme si quelque malheur m'attendait chez moi. Pourquoi ?... Comme il est profond ce mystère de l'invisible !"
J'ai beaucoup aimé lire ce texte. Il s'agit d'un thème qui m'intéresse particulièrement dans la littérature. J'ai aimé ce personnage que l'on ne nomme pas et qui explique son ressenti, ses émotions, essaie de comprendre ce qui lui arrive, mais ne trouve finalement aucune explication. Il parle de ce "Horla", cet invisible qui le persécute. Une présence oppressante.
A la fin de l'ouvrage, on trouve la toute première version qui est présentée, non pas sous forme de journal, mais sous forme d'un récit ou conte plus détaillé, plus condensé et bien plus long. Cette structure me convient mieux, je l'ai finalement plus appréciée.
"C'est lui, lui le Horla, qui me hante, qui me fait penser ces folies ! Il est en moi, il devient mon âme ; je le tuerai ! "
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