Editeur : Editions Les Escales domaine français
Genre : Littérature française
Parution : 11 Mai 2017 - 176 pages
Ma note :
Sandra, la quarantaine, vit à Lyon avec son mari et ses trois enfants. Son père lui annonce par téléphone que sa grand-mère Rivka vient de décéder. Quelques jours plus tard, il lui apporte une enveloppe à son nom où se trouve une lettre manuscrite et des carnets en moleskines dans lesquels sa grand-mère a consigné ses souvenirs.
Dans cette enveloppe, Rivka encourage sa petite-fille à retourner à Paris, cette "ville maudite" que Sandra a quitté au bout de trois mois lorsqu'elle était étudiante, suite à une déception amoureuse mais aussi cette ville que sa grand-mère a dû fuir sous l'occupation durant la deuxième guerre mondiale.
Un roman historique qui retrace le portrait d'une famille juive blessée par la guerre.
Mon ressenti :
"N'oublie rien en chemin" est l'histoire de la quête de Sandra à comprendre les échecs du passé et, en parallèle, à retracer le parcours de sa grand-mère au temps de l'occupation et des rafles.
A Paris, en juillet 1942, en pleine guerre, Rivka et son mari sont installés dans un appartement rue Lepic et attendent leur premier enfant. Un jour, des coups sont portés à la porte et la police française entre de force. Rivka saute par la fenêtre mais son mari est menotté et emmené dans le fourgon. Elle apprendra plus tard qu'il a été transporté à Auschwitz. Il ne reviendra jamais.
Rivka trouve alors refuge chez un couple de fermiers en région parisienne qui la cache. Là-bas, elle mettra au monde son fils, le père de Sandra, qui sera reconnu sous le nom des fermiers afin qu'il ait des papiers français.
En 1997, alors en couple avec Paul, Sandra décide de partir suivre des études de droit à Paris. Elle y rencontre Alexandre, qui est le portrait opposé de Paul. Elle mène ainsi une double vie amoureuse durant trois mois jusqu'au jour où Alexandre décide de mettre brutalement un terme à leur relation. Elle quitte alors Paris définitivement.
Dans la lettre transmise après son décès, Rivka encourage Sandra à retourner dans la capitale sur les traces de son amour de jeunesse et lui laisse ce message : "n'oublie rien en chemin, ni remords, ni regrets."
Les chapitres du livres sont courts et vont à l'essentiel en alternant l'expérience de Sandra durant ses études à Paris en 1997 et les souvenirs de Rivka consignés dans les carnets laissés par sa grand-mère.
"Consigner les faits, les choses, les noms des rues et des gens qui ont compté au cours de mon existence. Un peu comme toi et tes petits Moleskines... J'ai toujours eu la même manie que toi, tu le sais, et le jour est venu de te donner les miens, écrits tout au long de ma vie. Ils ont été mes confidents, quand parler m'était impossible...".
"Consigner c'est entretenir et garder espoir... c'est ne pas oublier les détails de l'histoire".
Par ses carnets, Rivka transmet l'histoire familiale à Sandra. A la lecture du roman, on se balade dans les rues de Paris, de la rue Montparnasse au jardin du Luxembourg, en passant par les grands boulevards. Paris demeure et reste une ville dynamique et active, toujours en mouvement, comme dans ses souvenirs.
En lisant son histoire, on ressent la nostalgie de Sandra face à l'échec de sa relation en 1997 qui se termine sur un sentiment d'inachevé. Une foule d'interrogations refait surface et la lettre de sa grand-mère fait remonter en elle tous ses souvenirs. Entre non-dits et remords du passé, nous suivons l'héroïne dans la recherche de réponses qui conduiront aux retrouvailles avec Alexandre.
Un premier roman réussi.
Une intrigue qui tient en haleine jusqu'à la dernière page.
Une auteure que j'ai hâte de relire.
L'auteur :
Anne-Sophie Moszkowicz est une romancière française née en 1984 à Nice. Elle travaille dans le domaine de l'édition. "N'oublie rien en chemin" est son premier roman.
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