Editeur : Editions Grasset
Genre : Littérature française
Parution : 22 Août 2018 - 400 pages
Ma note :
Shirin, neuf ans, débarque à Paris avec ses parents après avoir fui la révolution islamique d'Iran. Arrivée dans la capitale, elle s'installe avec sa famille dans l'appartement d'une tante qui héberge déjà beaucoup de monde dont son grand-père ainsi que deux autres tantes. Ils dormiront dans le salon sur des matelas, à même le sol. Shirin passe ses journées à observer, écouter et retranscrire ce qu'elle entend et ce qu'elle voit dans des petits carnets qu'elle garde précieusement.
L'autrice nous raconte la nouvelle vie de cette enfant au sein d'une famille communiste sur plus d'une décennie.
Mon ressenti :
Je remercie les éditions Grasset et Femina pour cette lecture.
Dans son récit, Abnousse Shalmani évoque le quotidien d'une famille exilée, installée en France, dont le cœur est resté au pays. On découvre les portraits de divers personnages dont Mitra, la tante tyrannique et égoïste, Zizi et Tala, les artistes inséparables, puis le grand-père qui ne parle plus depuis son exil. Il y a aussi Omid, l'intellectuel. Au sein de son monde, Shirin grandit et poursuit son chemin.
Entourée de révolutionnaires et de trafiquants d'armes, Shirin voue une admiration sans faille pour sa mère. Nous allons suivre cette petite fille sur une dizaine d'années. Elle va grandir, s'instruire et devenir une jeune femme libre et indépendante qui va s'affranchir du poids familial tout en restant attachée à ses origines.
"Ma mère était une elfe, une créature féerique qui possédait le don de rendre beau le laid. Par la grâce de la langue française, de boniche je l'avais métamorphosée en alchimiste. Et c'était exactement à ça que servaient les mots, tous les mots : à colorer autrement les humains en leur donnant une forme nouvelle. La langue française se métamorphosait en baguette magique pour combattre le réel et sauver ce qui restait de l'enchantement de l'enfance."
Un roman abordant la famille et le déracinement avec une grande justesse, beaucoup d'ironie et de mordant. J'ai particulièrement aimé découvrir la culture iranienne et les chapitres évoquant les légendes perses qui se mêlent au récit.
Une très belle lecture pour cette rentrée littéraire.
L'auteur :
Abnousse Shalmani est une journaliste et une romancière française née à Téhéran en 1977. Comme la petite fille de son roman, elle fuit l'Iran en 1985 et s'installe en France avec ses parents. Elle poursuit des études d'histoire et de journalisme. En 2014 paraît son premier livre "Khomeiny, Sade et moi", un roman abordant la question du voile islamique. "Les exilés meurent aussi d'amour" est son deuxième roman.
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