Auteur : Constance Trautsolt
Éditeur : Éditions Harper Collins, collection Traversée
Genre : Littérature française, Contemporaine
Parution : 10 Janvier 2024 - 246 pages
“Si je dois parler de Shirley Page, je dois d'abord parler de ma mère, de ce matin de novembre ou elle m'a appelé pour me dire : “mon père est mort”. Pas “ton grand-père” mais “mon père”, et j'ai entendu dans sa voix l'enfant abandonnée qu'elle était à présent.”
Alors que son grand-père vient de décéder, la narratrice rejoint la maison familiale de ses grands-parents et y trie les cartons et les souvenirs. Elle découvre ainsi des clichés de sa mère lorsqu'elle avait une vingtaine d'années. Ces clichés ont été faits aux États-Unis lorsque celle-ci était étudiante et modèle pour l'entreprise Kodak dans laquelle elle a été une “Shirley”, un mannequin employé pour réaliser des tests chromatiques en 1973.
Elle découvre ainsi un passé dont on a jamais parlé à la maison, un épisode comme tombé dans l'oubli.
Je remercie les éditions Harper Collins pour cette lecture.
“Pour la peau de Shirley Page” fait partie de cette rentrée littéraire et c'est aussi le premier roman de Constance Trautsolt dans lequel elle aborde le souvenir, la mémoire et la famille.
Et c'est à travers l'histoire de Kodak que sa narratrice évoque le parcours de sa mère dans les années 1970 mais aussi celle de toutes les autres femmes ayant joué le même rôle. Elles se sont appelées “Shirley” en référence à Shirley Page, la toute première femme à avoir posé pour l'entreprise dans les années 1950.
Par alternance des chapitres, la narratrice retrace l'histoire de sa famille, de ses parents, de l'expérience américaine de sa mère et la douceur de ses grands-parents.
En parallèle, elle raconte sa vie, son travail en Tunisie dans le domaine du spectacle vivant, et parle de ses amitiés et de ses relations amoureuses. Elle cite ainsi Faten, Azhar, Hatem, Alma et les autres dans un pays en pleine révolution.
Au milieu de tout cela, elle raconte comment Shirley Page est entrée dans leur vie.
Son objectif est alors de comprendre pourquoi cette expérience n'a jamais été dévoilée durant toutes ces années.
Dans ce roman, Constance Trautsolt interroge le passé, dévoile les secrets dans une quête sur son histoire familiale.
“Garder le récit des histoires vécues. Elles seront peut-être tout ce qu'il vous reste de quelqu'un à un moment.”
Un premier roman intime et sensible, une belle lecture.
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