20 janvier 2024

Un bruit de balançoire - Christian Bobin

Auteur : Christian Bobin

Editeur : Editions Folio

Genre : Littérature française, Poésie, Epistolaire

Parution : 19 Septembre 2019   -   96 pages



Ma note :
⭐⭐⭐⭐⭐


“Je suivais le cortège funéraire de mon dernier manuscrit. Le chemin était en pente, les cailloux rissolaient. Nous allions de l'été à l'automne comme passe sans s'en rendre compte une frontière. Non : plutôt comme on marche sans les connaître sur d'anciennes tranchées. Le sol était rempli de guerres et mon cœur était en paix. Je suivais le corbillard invisible de mon manuscrit. Je l'avais relu la veille et, comment dire : c'était comme si j'avais regardé passer sur le fleuve de papier des troncs d'arbres flottant, s'entassant et ne bougeant plus. Mes mots ne donnaient qu'une lumière morte. “


Un bruit de balançoire” est un texte poétique écrit sous forme de lettres adressées à divers personnages et écrivains d'aujourd'hui ou d'hier, célébrant la nature, la vie, et le quotidien de tous les jours en  toute simplicité.


L’auteur y écrit notamment son admiration pour les plus grands poètes. Il s'adresse à Marina Tsvetaïeva, Nadejda Mandelstam, poètes et écrivaines russes du 20ème siècle ; et cite à plusieurs reprises Ryokan Taigu, poète et calligraphe japonais du 18ème siècle.


Christian Bobin est un auteur que j'aime lire pour sa manière d'écrire, les émotions qu'il arrive à transmettre et surtout ses contemplations qu'il partage avec le lecteur grâce à des mots empreints de douceur et de poésie.


Au fil des pages, on se laisse entraîner dans son univers et dans sa manière d'appréhender la vie avec philosophie.


C'est une lecture qui se lit à tout moment.

“J'ai interrogé les livres et je leur ai demandé quel était le sens de la vie, mais ils n'ont pas répondu. J'ai frappé aux portes du silence, de la musique et même de la mort, mais personne n'a ouvert. Alors j'ai cessé de demander. J'ai aimé les livres pour ce qu'ils étaient, des blocs de paix, des respirations si lentes qu'on les entend à peine.”




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