18 juillet 2019

Magnifica - Maria Rosaria Valentini

Auteur : Maria Rosaria Valentini
Editeur : Editions Denöel
Genre : Littérature italienne
Parution : 23 Août 2018   -   310 pages


Ma note :

Comme chaque matin, Andrea se prépare pour aller travailler. Sauf qu'aujourd'hui c'est différent. Il ne se rend pas au travail. Il quitte la ville et sa mère, Magnifica. Mais, avant de prendre la route, il lui laisse un petit paquet dans lequel se trouvent un stylo et un mot : "Dans cette encre il y a tout. Ton histoire, la mienne, celle de ceux qui viendront, de ceux qui existent et de ceux qui n'ont jamais existé." D'autres petits papiers annotés sont joints. Lorsque Magnifica ouvre le colis, elle ne peut y croire, puis elle accepte la décision de son fils. Pour garder une partie de lui auprès d'elle, elle glisse  tous les petits mots laissés dans un bocal vide et en pioche un chaque jour au hasard. C'est le moment des souvenirs.

Nous nous retrouvons alors en Italie dans les années 1950, dans la région des Abruzzes. Ada Maria vit dans un petit village de quelques âmes à peine avec ses parents, Eufrasia et Aniceto. Eufrasia meurt prématurément. Ada Maria s'occupe du foyer comme sa mère le faisait. C'est une jeune fille solitaire qui rencontrera un homme dans les bois. Elle en tombera amoureuse. De cet amour naîtra une jolie petite fille prénommée Magnifica.


Mon avis :

Dans "Magnifica" nous découvrons trois portraits, trois générations de femmes, d'épouses et de mères aux parcours écorchés, brisés par les drames de la vie.

Eufrasia est mariée à Aniceto. Ils ont deux enfants : Ada Maria et Pietrino. Le couple ne se parle pourtant plus, ne se regarde plus, ne se touche plus. S'ils se sont mariés par amour, cela n'est plus. Aniceto, surnommé "le crapaud", répugne Eufrasia plus que tout. Lui passe son temps chez sa maîtresse lorsqu'il ne travaille pas. Eufrasia n'est pas heureuse et passe ses journées à attendre qu'elles défilent. Elle s'ennuie même si elle aime ses enfants plus que tout. C'est ainsi qu'elle se laisse mourir à petit feu.

Ada Maria n'est qu'une adolescente lorsque sa mère décède. Tout naturellement, elle prend le relais à la maison et s'occupe de son petit frère. Leur père est maintenant en permanence chez Teresina, sa maîtresse, sans se soucier d'eux. Il ne rentre presque plus. Comme toute jeune fille de son âge, Ada Maria a besoin de s'évader de ce quotidien. Alors, dès qu'elle le peut, elle part se promener seule en forêt. Un jour, elle y croise un homme hirsute, sale, qui la terrorise. Il vit dans une grotte bien cachée, non loin de là. Il ne parle pas. Il observe. Il a peur. La première fois qu'elle le voit, Ada Maria s'enfuit, morte de peur. Puis, elle revient, tous les jours, et s'approche un peu plus. Cet homme des bois n'a vu personne depuis des années et se nourrit de ce qu'il trouve. Il s’appelle Benedikt. C'est un soldat allemand, réfugié dans cette forêt depuis la fin de la guerre. Il est mal en point. Ada Maria éprouve le besoin de l'aider. Puis, doucement, un amour naîtra et changera son destin.

Magnifica est le fruit de cet amour. Un amour vrai, fragile, tragique. C'est une enfant magnifique d'où son nom. Elle fait la joie de sa mère qui  la couve et la protège de tout. Ada Maria est un mère attentive, totalement dévouée à sa fille. Les deux femmes resteront toujours très proche.

L'histoire de Magnifica est celle d'une vie, d'une enfant, d'une adolescente, d'une jeune femme. Elle revient sur son passé par plusieurs séquences, en retraçant des moments de vie de son enfance dans le village natal à sa vie d'aujourd'hui. 

Cette lecture était douce et agréable. Le texte est empreint de poésie entraînant le lecteur sur le chemin des ces trois femmes. C'est une histoire de famille et d'amour, de sentiments et d'émotions.
Avec beaucoup de beauté et de descriptions, nous partageons leurs vies, leurs désespoirs, leurs mélancolies grâce à une plume sensible et délicate.

L'auteur :

Maria Rosaria Valentini est une romancière et poète italienne née en 1963. Elle a étudié la littérature et la civilisation allemandes à l'université de Rome. "Magnifica" est son premier roman traduit en France.




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