Editeur : Editions Mazarine
Genre : Littérature anglo-saxonne - Thriller
Parution : 08 Mars 2017 - 430 pages
Ma note :
Suite à l'agression qu'elle a subi dans l'appartement de son conjoint, Emma emménage dans une maison à Londres : le One Folgate Street. L'habitation est construite dans un style épuré et très minimaliste, complètement pensée par l'architecte Edward Monkfort. Ce dernier impose de nombreuses exigences à ses locataires, sélectionnés avec minutie. Emma est conquise par les lieux, et n'hésite pas à se plier aux conditions du bail.
Un an plus tard, Jane vient de vivre un terrible drame. Son bébé est mort trois jours avant l'accouchement. Totalement perturbée, elle change totalement de vie, démissionne et déménage. Elle visite le One Folgate Street. Ravie, elle signe le bail en se pliant, elle aussi, aux règles imposées par le propriétaire. Elle reprend alors doucement goût à la vie, jusqu'au jour où elle apprend la fin tragique de la précédente locataire de la maison.
Mon avis :
"La fille d'avant" est un huis-clos. Toute l'intrigue se déroule au sein de cette location exceptionnelle qui fascine tant par son originalité que par le sentiment de sécurité qu'elle procure. La maison est vide. On y trouve aucun meuble, aucun élément de décoration, ni tapis, ni livres, ni objets. Tout est blanc et nu. Il n'y pas de rideaux, ni volets. Les vitres sont conçues pour s'adapter à la lumière. La maison est ultra-connectée, jusqu'à déceler la température habituelle de la douche. Les lieux sont sans vie, impersonnels. Les communications téléphoniques, les connections internet ou les visites à domicile sont enregistrées et consultables par le propriétaire. Des questionnaires sont régulièrement envoyés aux locataires qui s'engagent à jouer le jeu et un système de points est attribué.
Emma entre dans ce logement avec Simon, son petit-ami, après avoir été violentée lors d'un cambriolage. Un déménagement s'impose, et surtout, loin de leur ancien quartier. Après avoir visité cette maison, Emma est complètement emballée par le One Folgate Street. Cette sécurité hors norme proposée est exactement ce qu'elle recherche. Alors, Simon cède et le couple y emménage. Une nouvelle vie s'offre à eux.
Jane emménage dans la même maison un an plus tard. Elle ne sait rien des anciens locataires. Elle aussi a besoin de tourner la page et tout commence par un nouveau domicile.
Les deux femmes sont différentes. Elles n'ont ni la même vie, ni le même caractère, ni le même métier, mais pourtant, quelque chose les rapproche. Physiquement, elles se ressemblent étrangement.
Edward Monkfort, le propriétaire, est l'architecte de la maison. Cette construction, il l'a complètement imaginée suite au décès de sa femme et de son fils quelques années auparavant. Il n'accepte aucun changement, aucun élément personnel de la part des locataires qu'il trie sur le volet. Une procédure d'admission sur dossier est exigée, avec photos, lettre de motivation, questionnaires et entretien.
J'ai bien aimé l'alternance des récits entre les deux femmes tout au long de ma lecture. Les chapitres sont très courts ce qui donne du rythme à l'intrigue. Les vies d'Emma et de Jane sont retracées minutieusement avant et après leur emménagement. Tout s'enchaîne : la vie au sein de la maison, le trouble ressenti, celui d'être surveillé, puis la disparition. Très vite, le lecteur sait que la première locataire n'est plus là. Pourquoi ? Que lui est-il arrivée ? Comment un drame a-t-il pu avoir lieu dans une maison aussi connectée et sécurisée ? Jane s'y intéresse et mène, discrètement, sa petite enquête. C'est ainsi qu'elle découvre beaucoup de similitudes avec son histoire.
Le suspense tient jusqu'au bout. Cependant, malgré le contexte original de l'histoire et l'intrigue absolument addictive, j'ai un peu été déçue par le dénouement qui m'a laissé sur ma faim. Je l'ai trouvé un peu trop simple et sans surprise.
L'auteur :
J.P. Delaney, de son vrai nom Anthony Capella, est un écrivain britannique né en Ouganda en 1962. Il est diplômé en littérature à l'Université d'Oxford. Il exerce le métier de professeur d'anglais à Rome, puis devient journaliste à son retour en Angleterre.
En 1997, il publie son premier roman "The Poison Tree" sous un pseudonyme, puis 'L'Appât" en 2001 et "Un mauvais rêve" en 2003.
"La fille d'avant", publié en 2017, est traduit dans de nombreux pays et a fait l'objet d'une adaptation cinématographique réalisée par Ron Howard.
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