Editeur : Editions Le Rouergue Noir
Genre : Littérature suédoise - Thriller
Parution : 03 Avril 2019 - 426 pages
Ma note :
L'histoire...
Eva et Svante sont séparés depuis quelques années. Elle, erre encore dans leur ancien quartier, nostalgique du passé et de ses souvenirs. Lui, y vit toujours et est aujourd'hui installé avec sa nouvelle compagne. Arrive le jour où tout va basculer, celui où Eva et Svante vont se croiser à la sortie d'une épicerie. Ils échangent quelques mots. Eva est alors brusquement assommée par l'arrière, Svante est poignardé. Il décède. Eva s'en sort et est arrêtée, seul témoin du drame. Elle est enfermée puis relâchée. Aucun élément ne l'accuse. Le retour à la maison est difficile. Eva doit comprendre ce qui est arrivé et part alors à la recherche d'une mendiante qu'elle se rappelle avoir vu devant le magasin. Elle a sûrement vu quelque chose.
En parallèle, dans un appartement voisin de celui de Svante, habite Niklas et sa famille. Son fils, un adolescent fragile, a caché un crâne humain sous son lit. L'objet est trouvé par hasard par ses parents. Le garçon avoue l'avoir découvert avec ses copains et conduit Niklas sur les lieux : la forêt en bordure du vieil hôpital psychiatrique Beckomberga, aujourd'hui fermé et réhabilité en logements neufs.
Sur place, Niklas découvre des tombes sauvages. Mais, la présence d'un individu qui les observe, caché, le perturbe. Il appelle la police.
Les enquêtes...
Le récit est construit autour de deux axes. D'abord celui de l'enquête policière. On recherche l'assassin et ses motivations. Svante était un homme sans histoire, travaillant et vivant discrètement dans la même rue depuis des années. Quel est le mobile du crime ? Etait-il au mauvais endroit au mauvais moment, ou s'agit-il d'un crime prémédité ? Pourquoi Eva n'a pas été agressée ? Où sont les témoins ?
Il y a aussi l'enquête personnelle d'Eva, celle du besoin de s'innocenter et de comprendre. Pourquoi a-t-elle été assommée par l'arrière alors qu'elle ne vient que très rarement dans son ancien quartier. Il ne s'agit pas d'un vol, on ne lui a rien pris. Alors pourquoi s'en prendre si violemment à Svante.
La seule chose dont elle se rappelle est la présence de cette roumaine qui mendiait dans la rue. Elle n'est mentionnée nul part, ni dans le procès-verbal de police, ni dans les témoignages des passants. Pourtant, elle l'a vu et elle était là. Elle doit partir sur ses traces.
Un thème d'actualité...
"Le chant des âmes sans repos" nous entraîne à travers l'Europe, en passant par l'Allemagne, la Suède, la Hongrie et la Roumanie. Eva découvre le choc des cultures, des modes de vie et des catégories sociales. L'autrice évoque un phénomène de société actuel : celui des roms, ces roumains venus pour faire la manche, ceux des bas quartiers, des recoins, ceux qu'on ne voit pas ou que l'on ne voit plus. C'est aussi le milieu de trafics et des violences. Au milieu d'une fiction, c'est la question de l'immigration et de ses conséquences qui prend la place centrale de ce roman.
Une déception littéraire...
La quatrième de couverture avait tout pour me plaire : un polar nordique comme je les aime, un meurtre brutal, le milieu douteux de la psychiatrie et la recherche d'un témoin évaporé. Pourtant, la magie n'a pas opéré. J'ai lu ce livre en quelques jours et j'ai eu beaucoup de mal à accrocher à l'histoire. J'y ai trouvé trop de longueurs et un manque de rythme terrible. L'enquête policière piétine et passe au second plan, le milieu des roms prenant le dessus m'a lassé. J'ai tout de même trouvé l'ambiance de départ intéressante, notamment avec l'idée du vieil hôpital et de l'existence de sépultures sauvages, un thème qui aurait mérité d'être plus développé.
Un roman noir qui aurait pu être une belle découverte
avec des personnages plus travaillés
et avec un peu plus de rythme.
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