Auteur : Melissa Lucashenko
Editeur : Editions du Seuil, collection Voix Autochtones
Genre : Littérature australienne
Parution : 14/04/2023 - 427 pages
Ma note :
⭐⭐⭐
Kerry Salter, jeune femme d'origine aborigène, vit dans le Queensland loin de sa famille. Sa vie est décousue. Elle a connu la prison pour femmes et n'a pas la langue dans sa poche. Elle ne craint rien ni personne, circule à moto et se pose là où bon lui semble, quand bon lui semble. Soupçonnée de cambriolage, elle fuit et retourne dans sa ville natale qu'elle ne pensait pas un jour retrouver. Avec pour seuls bagages son blouson et sa Harley, elle prend la route de Durrongo, direction le passé, les souvenirs et retrouvailles avec une famille un peu originale.
Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour cette lecture.
Avec ce livre, je découvre la nouvelle collection de la maison d'édition dédiée aux peuples autochtones, peuples premiers, dont la parole et la mémoire ont longtemps été censurées. L'autrice est d'ailleurs elle-même une écrivaine bundjalung de la côte est de l'Australie. "Celle qui parle aux corbeaux" est le deuxième roman publié aux Voix Autochtones.
L'histoire nous conduit tout droit dans le bush australien, en terre aborigène. Ce lieu fait partie de l'histoire et de la culture des tribus autochtones, premiers êtres installés sur le sol australien avant l'arrivée des colons blancs d'Europe.
Kerry a quitté les lieux pour ne plus jamais y revenir. Pourtant, des circonstances la ramènent chez elle. C'est ainsi que l'on découvre sa famille. Elle ne va pas s'ennuyer. De plus, elle apprend que le maire de la ville a l'intention de construire une prison à Ava's Island, l'île de ses ancêtres et terre sacrée qui a servi de refuge dans le passé.
Le retour de Kerry dans les lieux de son enfance est aussi l'occasion d'en apprendre un peu plus sur l'histoire de ce peuple. Sont ainsi successivement évoqués les premiers nomades, la colonisation, le racisme, le déracinement, la violence, le vol d'enfant, et l'alcoolisme.
"Celle qui parle aux corbeaux" est un roman qui aborde différents thèmes. On y ressent de la mélancolie à l'évocation des drames et des événements. Il y a des regrets, des non-dits puis des révélations. La nature est également très présente. L'île a une place à part entière. Elle apporte sérénité et apaisement, son "agression" fait l'objet d'un conflit sérieux entre la famille Salter et la commune.
Une très belle découverte pour ce roman qui est lauréat du Miles Franklin Literary Award, le Prix littéraire australien.
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