20 février 2023

La part manquante - Christian Bobin

 Auteur : Christian Bobin

Editeur : Editions Folio

Genre : Littérature française, Nouvelles

Parution : 03 Février 1994   -   99 pages



Ma note :
⭐⭐⭐⭐⭐


"Ce n'est pas pour devenir écrivain qu'on écrit. C'est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour."

Dans ce petit livre emprunt de poésie, onze nouvelles évoquent la vie et ce qui l'entoure. L'enfance et l'amour sont leurs points communs. Le titre de l'ouvrage est celui du premier texte qui parle de maternité. Suivent "La baleine aux yeux verts", "La fleur de l'air", "La meurtrière", "Celui qui ne dort jamais", Les preuves en miettes de l'existence de Dieu", "La pensée errante", "La voix, la neige", "La parole sale", "Le billet d'excuse" et "L'écrivain".

Chacun d'eux parle de maternité, d'enfance, d'écriture, de parole, de voix et de lumière.
"Vous aimez la compagnie des enfants. Pourquoi vous l'aimez, vous ne savez pas trop. Il y a plusieurs durées dans votre vie. Il y a plusieurs eaux mélangées dans le temps. L'enfance fait comme un courant profond dans la rivière du jour. Vous y revenez souvent, comme on revient chez soi après beaucoup d'absence."
Au fil des pages, on se laisse guider par la plume de l'auteur, on s'interroge, on se souvient de moments qui semblent si loin.

C'est doux, poétique et imagé. Par ses mots, l'auteur fait ressentir des émotions.

Ce livre ne s'explique pas, il se lit, et touche. Chaque lecteur percevra différemment un texte mais dans tous les cas ressentira les bienfaits de cette plume. Une très belle lecture !
"Il y a très peu de différence entre mourir et écrire. Il y a si peu de différence que, pendant un instant, vous n'en découvrez plus aucune. L'écrivain c'est l'état indifférencié de la personne, la nudité indifférente de l'âme. De l'âme comme regard. De l'âme comme absence. Celui qui écrit s'en va plus loin que soi. Il avance à pas de neige. Il parle à mots de loup. Il va vers la parole faible. Il va vers la parole nue, retournée comme un gant. Il éclaire en parlant sa propre absence."


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